[Topic officiel] Chaînes belges

 

Un talk en début d'après-midi, une nouvelle émission d'archives, des séries parfois très osées, « C'est vous qui le dites ! » en télé. Ladeux promet une rentrée plutôt chargée.

C'est la réponse du berger à la bergère, après le lancement de « Plateau Télé », le midi sur RTL-TVi, la RTBF voit plutôt son début d'après-midi, « Sans Chichis »! Et pour cause, c'est le nom du nouveau talk-show de ladeux, en semaine à 13h30. Présenté par Joëlle Scoriels, « Sans Chichis » sera un magazine « tendances », un peu conçu comme un hebdo féminin. Le décor est un vrai loft bruxellois où l'on parlera famille, société, déco, sexualité, mode, cuisine, bricolage, maquillage, critique de livres... bref vraiment de tout! Pas moins de 18 chroniqueurs seront aux cotés de Joëlle. Il y aura, entre autre, Dan Gagnon, Stéphane Pauwels, Myriam Leroy, Sara de Paduwa, Patrick Weber, Gerald Wathelet, Anita Lixel... L'émission sera interactive avec une prolongation sur le net. Lancement prévu, le 28 septembre.

Archives et Médias

L'émission « Archives » devient « Ce jour-là » et change fondamentalement de formule. Un jour, un événement particulier a marqué à tout jamais l'imaginaire collectif des Belges. L'émission reviendra sur... « Ce jour-là »! Tous ces petits et grands moments seront racontés dans ce magazine où la présentatrice, Elodie de Sélys, ne change pas. Nombreuses archives d'époque, avec une relecture actuelle sur les lieux de l'évènement. Premier sujet abordé : Baudouin 1er et la loi sur l'avortement.
Un vendredi sur 2, après le 12 Minutes. En alternance, le vendredi, « InterMédias » qui modifie légèrement son format. Un peu plus cout mais enrichi de rubriques et de chroniqueurs. Autre nouveauté de la rentrée, l'arrive du talk radio de Benjamin Maréchal, « C'est vous qui le dites! », le matin de 9h à 11h. Un système de multi-caméras automatisé depuis le studio de Vivacité permettra une transparence avec l'auditeur et le téléspectateur. Humour, réactivité, débat et mauvaise foi autour d'un sujet... ça commence le 31 août!

Classé presque « X »!

Dès le mardi 22 septembre à 22h45, ladeux proposera une série événement, « Californication », avec David Duchovny et Madeline Zima. C'est la série choc qui fait grand bruit. Elle se démarque par son ton irrévérencieux, son audace, son ambiance assez sexy et sulfureuse. Hank Moody est un écrivain à la vie pour le moins houleuse, il multiplie les conquêtes, se drogue, boit... Sa vie de débauche s'est accentuée lorsqu'il s'est séparé de sa femme... « Californication » sera diffusée sans aucune censure, assure-t-on à la RTBF.

Culture et D6BELS

Déjà dévoilée cet été, la troisième déclinaison de D6BELS sera « on stage »! Comme promis, l'émission sera proposée tous les mois depuis la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve. Enregistrée en live, sans playback, dans une vraie salle. « D6BELS On Stage » accueillera tant des groupes émergents que des artistes confirmés, de toutes tendances, y compris les musiques urbaines. Des musiciens issus de notre Communauté mis aussi du Nord du pays. Des talents belges et internationaux. Un dispositif cross média permettra de mobiliser à la fois, la télé, la radio et le web. Comme annoncé les nouveaux talents pourront par exemple poster leur compos sur le site et les meilleures seront sélectionnées. Le visage qui accompagnera Manu Champagne à la présentation de « D6BELS On Stage » est maintenant connu, ce sera Sophie Frison (qui aura aussi une chronique dans « Sans Chichis »). Le premier rendez-vous est prévu pour octobre.
La case du Meilleur du Classique accueillera, un lundi par mois, Jean-François Zygel pour « Les Clefs de l'Orchestre ». une émission ludique qui s'attache à la découverte d'un grand morceau du répertoire symphonique. Une façon de décloisonner la musique classique pour en donner une idée plus vivante.
Une émission de téléréalité arrive aussi sur ladeux. « La Collection », un coproduction avec la VRT qui a pour but de mettre en lumière les productions artistiques tant en Comunauté française qu'en Flandre. Une occasion unique et originale d'ouvrir les portes de l'art au grand public. Chacun viendra proposer son œuvre d'art et concourra devant un jury de professionnels. Une grande finale aura lieue au Bozart et sera retransmise en direct sur la RTBF et la VRT. « La Collection » est prévue pour le printemps 2010. Les magazines de l'an dernier sont confirmés : Hep Taxi!, Screen, Reflets Sud, Mille-feuilles ou encore Noms de Dieux qui fera sa rentrée en recevant Amélie Nothomb, le 22 septembre.

Deux fois plus d'évènements

La quatorzième édition du concert « NRJ In The Park » sera pour la première diffusé en direct sur ladeux. Maureen Louys et Marco Foissotte présenteront la soirée, depuis Charleroi Expo, le 19 septembre prochain. En tête d'affiche, Emmanuel Moire, Superbus, Milk Inc, Joshua, Agnes et la liste des invites n'est pas encore close. Un mois plus tard, le 18 octobre, Corinne Boulangier vous convie au Bozart pour assister au Concert pour les 75 ans de la Loterie Nationale. Un concert-anniversaire où la classique et le jazz se retrouvent pour des compositions originales. La chaine commémorera également la Chute du Mur de Berlin au travers de 2 documentaires à découvrir en novembre.

Le plus grand terrain de sports

Ladeux sera toujours la référence en matière de retransmission sportives. Le Mémorial Ivo Van Damme (04/09), le Championnat du Monde de Cyclisme à Mendrisio (27/09), la Formule 1, l'US Open (les matchs de Kim Clijsters dès les quarts de Finale) ou encore la Coupe de Belgique qui revient sur la RTBF. Sans oublier, « Studio 1 ». Michel Lecomte et sa joyeuse bande de chroniqueurs seront sur la brèche toute la saison avec de nouveaux équipiers et l'arrivée de deux visages féminins, Sophie Moortgat et Jessica Kessler.

Ladeux restera aussi la chaine des meilleures productions cinéma : La liste de Schindler, Vénus Beauté, Alive, Coup de Foudre à Bollywood, Spartan, 36, Quai des Orfèvres, Heat...  Les enfants ne sont pas oubliés, puisque Bla Bla revient, avec quelques surprises comme une thématique spéciale « Sécurité Routière » à la mi-septembre. La star des kids compte aussi fêter dignement ses 15 bougies, à la fin de l'année.

 

(PBs/Tuner.be)

 La chaine a péage vient de présenter ses programmes de rentrée, BeTV se met aussi « à l'heure de France Télévisions » et proposera, en exclusivité, une série seulement 8 jours après la diffusion américaine.

C'était une tradition, la soirée de BeTV commençait à 20h30. Dès ce 31 août, le prime sur les 5 chaines débutera à 20H45. Petite révolution qui n'est pas anodine. Tout d'abord, explique Christian Loiseau, Directeur des programmes de BeTV, avec la suppression de la publicité sur les chaines publiques, après 20h, en France, la plupart des télés ont modifié leur horaire, tendant à débuter leur soirée plus tôt. Deuxième raison, Be1 va dorénavant diffuser en direct, Le Grand Journal de Canal+, qui se termine à 20h45. Enfin, 20h45, c'est une heure qui convient mieux à nos abonnés, d'après plusieurs sondages, conclut-il.

L'intégrale Indiana Jones

BeTV déchaine la rentrée de son premium avec l'intégrale d'Indiana Jones. Pour la première fois à la télé, la quadrilogie sera diffusée, le samedi 26 septembre, dès 13h10. Le dernier numéro, Indiana Jones et le Royaume du Crane de Cristal sera proposé le même jour dans la case « Samedi Box Office ». Pêle-mêle, jusqu'à la fin de l'année, Be1 proposera, coté film : There will be blood, Le Premier jour du reste de ta vie, Gone Baby gone, Le silence de Lorna, Kung Fu Panda, Phénomèes, Entre les Murs, Mesrine, X-Files : Regeneration, Coluche, l'histoire d'un Mec, Séraphine, Sex ans de City – Le Film, Le Monde Narnia 2 et The Dark night. Pour 2010, la chaine annonce Twilight, Largo Winch et Quantum of solace.

« Flash Forward » encore chaud!

BeTV est précurseur dans la diffusion de séries, au point d'avoir, avec succès, créé une chaine presque exclusivement dédiée à ce type de programme, Be Séries. Pas moins de 50 séries sont proposées, chaque année sur le premium. Dès la mi-septembre, la saison 7 de « 24 », mais aussi Sons of Anarchy, la suite de Pushing Daisies, Reporters II, Breaking Bad ou Crash . Christian Loiseau paraphrase les slogan des ses concurrents, en annonçant deux séries « Méga-Hyper-Evènement » pour début 2010, et la diffusion de « The Pacific » ou les « Piliers de la Terre ». Les abonnés connaitront la suite des aventures à Wisteria Lane (Desperate Housewives saison 6), Dexter III, True blood II, L-World V, Rescue-me V ou Les Tudors III.
La cerise sur le gateau (des 5 ans de BeTV!) sera la diffusion exclusive de la série de science-fiction Flash Forward, tirée du roman de Robert J. Sawyer. Prouesse pour la chaine qui proposera la série, à peine 8 jours après la diffusion quotidienne américaine sur ABC. A raison d'un épisode tous les dimanches, à partir du 4 octobre, en VOSTF. Le but avoué, est de tenter de court-circuiter les téléchargements sur internet en proposant le confort de la télé. L'opération, qui n'est pas plus couteuse que l'acquisition d'une autre série, assure-t-on, pourrait être renouvelée si l'opportunité se présentait.

Les docs du Jeudi

La collaboration avec Georges Huercano et Erik Silance se poursuit, la chaine diffusera un documentaire sur les détectives privés (24/9) et en novembre, un autre sur les exploits d'huissiers. Des reportages co-produits avec RTL-TVi. D'autres thèmes seront abordés dans la case du jeudi tels la Conférence de Copenhague, le procès du directeur de Charlie Hebdo suite à la publication des caricatures sur l'islam ou un doc sur les suchis.

Sports de haut niveau technologique!

Le sport reste le 3è pilier de Be, et elle le prouve avec la Champions League (6 matchs par soirée), le meilleur du football européen (Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre, ...), le basket (NBA et les clubs hennuyers en Coup d'Europe) et la boxe. Pas moins de 30 disciplines sont offertes aux téléspectateurs, de l'Indy Car au poker en passant par le tennis et le rugby. Les magazines sportifs sont reconduits. Saturday Foot Fever, présenté en alternance par Christine Schréder et Serge Rademacher, fait peau neuve, avec un tout nouveau décor muni d'une table tactile à images numériques, unique en Communauté française. L'Europe à 11 , Flight Inight et Give Me Five reviennent aussi.

L'esprit Canal

Cette année encore, BeTV ira puiser dans le catalogue des productions de Canal+France. Le Grand Journal sera diffusé en clair et en direct, en semaine à 19h05. Salut Les Terriens, le talk de Thierry Ardisson, sera enfin proposé en clair, le samedi à 19h05. L'actualité internationale visitée par Daphné Roullier dans l'Effet Papillon, ce sera pour le clair du dimanche midi. Le Petit Journal se décline en Best of à 19h40 avec Groland, et la Semaine du Zapping (qui fêtera ses 20 ans, cette saison), le dimanche soir. Par contre Pop.Com, la nouvelle émission média de Canal+, ne sera plus relayée par BeTV.
Coté belge, les invités d'Al Dente seront toujours cuisinés par Olivier Monssens, mais à 20h15, le samedi. Une sixième saison où l'on fêtera la 200è de l'émission.    

Les Be Bouquets et VOO 

L'arrivée du VOOcorder a fait migrer certaines chaines des bouquets de BeTV (Eurosport, 13è Rue, Ushuaïa TV et Disney Channel) vers l'offre numérique gratuite de VOO. Quatre chaines ont disparu, mais quatre chaines ont été remplacées, insiste M. Loiseau. Il n'y aura pas d'autres changement actuellement, précise-t-il. Direct 8 ne fera pas partie de la mise à jour du décodeur VOO, prévue en septembre, ni NRJ12. Et ce pour des questions de droits. Par contre, confirmation de l'arrivée de Nick Jr et Virgin 17.

Malgré la crise, la chaine à péage se porte bien. Les abonnés n'ont apparemment pas sacrifié le divertissement-télé dans leurs dépenses. BeTV n'enregistre pas de baisse significative du taux de réabonnement depuis le début 2009. Une bonne nouvelle, à moins d'un mois de ses 20 ans d'existance en Belgique (sous la marque Canal+) et à l'aube de son cinquième anniversaire.

Il y a 20 ans, jour pour jour, le 27 septembre 1989, naissait la télévision à péage, en Belgique. Daniel Weekers, à la tête de la chaine à l’époque, évoque ces deux décennies, de Canal+ à BeTV.

Comment est née Canal+TVCF en 1989 ?

C’était une volonté à la fois des Français et des Belges. Canal+ souhaitait faire sa première diversification géographique et avait demandé à la Générale de Belgique, de sonder un peu et voir ce que l’on pouvait faire ici. De mon coté, j’avais essayé de contacter Canal+ pour trouver un partenariat en Belgique.

Vous avez lancé la chaîne à l’aveuglette ?

Au moment où nous avons commencé les démarches pour obtenir cette chaîne, il n’y avait rien du tout sur le marché en terme de télévision à péage. Il n’y avait aucun test sérieux qui avait été fait auparavant. C’était vraiment un pari qui n’était basé sur aucune étude de marché !

Les résultats ont suivi ?

Nous avons cumulé un certain nombre de problèmes au départ. Les six premiers mois, nous avons eu un souci avec les décodeurs. Il a fallut changer 5.000 décodeurs. Ensuite, nous n’avions pas les droits du football, parce que c’était une révolution pour les clubs, et ils n’avaient pas voulu conclure de contrats avec Canal+. Les trois premières années, nous étions en dessous de nos prévisions. D’autant que ces prévisions avaient été difficiles à faire puisqu’il n’y avait pas de précédent en Belgique, pour ce type de télévision. 1992 a été un tournant financier important pour la société, Déficom et Canal+ France ont recapitalisé la chaîne. La RTBF n’a pas suivi et la Société Générale de Belgique est sortie du capital. A partir de ce moment jusqu’en 1992, Canal+ a été bénéficiaire.

La présence de la RTBF dans le capital, c’était une obligation de la Communauté française qui voulait avoir un pied dans Canal+ ?

Non, pas du tout. Il y avait un souhait très clair de la part de l’Administrateur-délégué de l’époque, Robert Stéphane, d’entrer, avec la RTBF, dans l’aventure de la télévision à péage. Il avait été contacté auparavant par Robert Maxwell. Nous avons décidé de prendre la RTBF avec nous pour éviter qu’elle ne s’allie avec le concurrent. Nous trouvions aussi que pour réussir un projet d’une telle ampleur, avec un institutionnel belge était important.

Quel souvenir avez-vous de cette période faste de Canal+Belgique dans les années nonante ?

C’était très gai parce que c’était une période de croissance ! (rires) Il faut se dire aussi que nous n’avions qu’une seule chaîne. Elle était très belle, nous avions tout dessus, et par après nous avons lancé « Le Bouquet » et décliner Canal+ en « Bleu » et en « Jaune ». Je dirais qu’à l’époque, le sentiment était que nous avions les moyens de toujours proposer le meilleur.

Un programme phare de la grande époque, les Snuls. N’y-a-t-il jamais eu de dérapages ?

C’est vrai que les « Snuls » allaient parfois très loin, mais nous avons diffusé des dizaines d’émissions et il n’y a du y avoir que 2 ou 3 dérapages avec un curé ou la Reine. Ils avaient carte-blanche et puis nous pouvions aussi se permettre ce genre d’humour sur une chaîne à péage. Choses qu’il est plus difficile à faire passer sur d’autres chaînes.

Vous aviez l’aide de Canal+France qui vous donnait accès aux droits de diffusions ?

Oui, mais attention, nous avions accès à leurs programmes au niveau de leurs productions propres. Nous pouvions « picorer » dans leur catalogue d'émissions comme « Nulle part ailleurs », par exemple. Pour tout le reste, contrairement aux idées reçues, nous achetions tout nous-mêmes.

Existaient-ils des accords entre Canal+France et les majors pour aussi proposer la Belgique dans la négociation des droits ?

Non, d’ailleurs l’achat des droits pour les films passait par une filiale commune avec la RTBF. De plus, les acheteurs de droits sur le cinéma n’étaient pas les mêmes personnes pour la France et la Belgique. Les possesseurs de droits étaient aussi différents dans les deux pays.

Le lancement des bouquets en 1999 a été l'apothéose pour la télévision à péage en Belgique ?

Ca a été aussi le début du conflit avec les sociétés de câblodistribution. A l’époque, le câble freinait beaucoup notre expansion. Ils nous en ont longtemps voulu parce qu’ils considéraient que nous faisions un peu leur métier en vendant un produit facturé sur le câble.

En 2001, Vivendi souhaite reprendre en main toutes ses filiales. Qu’est-ce qu’il se passe ?

En 2000, je souhaite déjà vendre mes parts dans Canal+Belgique. J’avais cédé pas mal de mes participations d’en d’autres sociétés avant la « bulle financière » car je me rendais compte que quelque-chose allait se passer avec Internet, et que le marché était un peu surfait. Les Français ont acheté une partie de mes participations mais ils m’ont demandé de rester à la tête de la filiale Benelux. En 2001, j’ai souhaité vendre le solde de mes parts, et nous sommes entrés en conflit juridique. Déjà en 2000, j’avais vu arriver la « Bande de Messier » et j’étais plus réticent par rapport aux interlocuteurs précédents. 

En 2003, Vivendi veut se recentrer sur la France et revend ses filiales. Ils vous rappellent ?

Non, c’est moi qui les recontacte. Entre 2001 et 2003, de ce que j’entends, la gestion de la chaîne est légèrement chaotique. J’étais resté attentiste dans tous les marchés dans lesquels je m’étais retiré. J’avais toujours des contacts avec des amis dans Canal+Belgique et en 2003, ils m’ont indiqué que les Français cherchaient à vendre et qu’il y avait des lacunes dans le management. J’ai réuni les télédistributeurs et nous avons contacté Vivendi. Nous avons négocié pendant un an, car le prix demandé en 2003 pour la cession de Canal+Belgique était bien plus important que celui donné en 2001.

En 1999, les câblos sont contre vous, en 2003, ils s’allient avec vous. C’est un revirement impressionnant ?

Oui, mais je crois que les câblos, en Belgique, sont incontournables. Ils ont finalement été conscients aussi que ce métier nous le faisions bien et qu’eux n’avaient pas à le faire.

Le projet BeTV, c’était un simple changement de nom ?

Il y avait le changement de nom, c’était clair. Mais nous voulions renforcer aussi les programmes. Au sein de l’organigramme de la chaîne, il y avait aussi du travail à faire. Des personnes étaient parties durant l’époque 2001-2003, il y avait une restructuration à opérer au sein de la société. Pour les programmes, avec l’explosion du numérique, nous souhaitions offrir plus de choses. Nous commencions aussi à entrevoir des nouvelles possibilités techniques avec la haute définition. Nous nous disions à ce moment-là que nous allions être les premiers dans ce domaine. Malheureusement, nous avons pris du retard…

Par rapport à 1989, la concurrence est arrivée entre temps…

L’arrivée de la concurrence a été pour nous un coup très difficile. Nous venions de tout préparer et au moment où nous redémarrons, Belgacom TV débarque avec tout cet argent qui dégouline de la maison-mère contre nous… BeTV doit subir une restructuration et se séparer d’une dizaine de personnes. Finalement grâce à cette gestion « au couteau », BeTV est à nouveau bénéficiaire chaque année.

Qu’est ce qui a changé par rapport à 1989 ?

Comparé au lancement de Canal+, je crois que tout à changé ! En matière de diffusion, il y a le câble et maintenant l’ADSL. Je ne crois pas trop en l’avenir de la TNT, en Belgique. Il y a une explosion des programmes et une inéluctable chute des parts de marché des télévisions généralistes. D’un autre coté, il y a l’éclosion des chaînes thématiques. Paradoxalement, les chaînes à péages ne sont pas touchées. Notre taux de pénétration n’a pas diminué, et continue même à grimper.

BeTV n’est pas présent sur l’ADSL, vous n’êtes pas demandeur ?

Il y a eu des négociations avec Belgacom TV. Entre 2006 et 2008, il y a eu des pourparlers parce que Belgacom TV était même intéressé à rentrer BeTV. Mais ils souhaitaient avoir trop de pourcentages du capital. D’un autre coté, nos relations avec le câble devenaient très difficiles car les câblos souhaitaient que BeTV ne marche pas trop pour pouvoir nous racheter à bas prix. A trois reprises, Belgacom aurait pu entrer dans BeTV, je pense que c’est une erreur de leur part de ne pas l’avoir fait.

Pourquoi ?

Quand on voit aujourd’hui, les rapports entre VOO et BeTV. On se rend compte que tout le savoir-faire de BeTV est très utile au développement de VOO. En étant présent dans BeTV, Belgacom aurait pu bloquer l’expansion de VOO. Ils auraient fait d’une pierre, deux coups, limiter VOO et pouvoir proposer BeTV et ses services sur leur plate-forme. Pour BeTV, ça aurait aussi apporté une plus grande indépendance..

Quelle sera la place de BeTV dans VOO ?

Nous sommes encore en train de travailler sur l’avenir des bouquets et de la place de BeTV. Nous allons clarifier les choses entre l’offre numérique de VOO et les bouquets de BeTV. Ce qui est sur, c’est que les différentes déclinaisons des chaînes du Premium ne disparaîtront pas. Je pense que Be continuera pendant un certain temps à commercialiser ses bouquets, ne fut-ce que pour des raisons d’intendance. Nous le faisons depuis plus de 10 ans, alors que chez VOO, ils ne sont pas habitués à vendre ce type de produit. Il faudra pour eux, un certain temps d’adaptation. Nous ne réfléchissons plus en terme de BeTV mais en terme de groupe. Les wagons sont différents mais le train est identique, et est en marche !

Et la HD ?

Ca a été ma grande déception, parce qu’en 2006, BeTV était vraiment prêt. Tant d’un point de vue technologique que du point de vue des canaux disponibles, même les décodeurs étaient prêts. Mais il fallait investir dans l’achat de ces nouveaux décodeurs, et à ce niveau-là, le câble nous en a empêché. Si nous n’avons pas lancé la HD en 2006, c’est dû aux relations tendues entre BeTV et le câble. Aujourd’hui, nous sommes prêts, dès que possible nous lancerons la HD, mais suite au conflit actuellement chez Tectéo, nous avons pris du retard. Nous parlions de la HD pour la fin de l’année, c’est un petit peu reporté maintenant…


(PBs/ www.tuner.be )

Dans son édition de ce lundi, La Libre publie un article sur les problèmes internes à la Radio-télévision francophone. L’échec du passage au numérique et des coupes budgétaires qui touchent la production et les programmes.

Ca n’a échappé à personne, depuis la rentrée, on ne compte plus les couacs dans les émissions d’information à la RTBF. « Le 13h00 », « Au Quotidien » ou « Le 19h30 », aucuns de ces programmes n’ont été épargnés. Sujets qui ne démarrent pas, jingle qui n’est pas diffusé, pas de son, pas d’images,… bref, ce n’est pas la joie, chez les techniciens du Journal Télévisé. Une pétition, dont les signatures émanent de tout le personnel, circule pour dénoncer cette situation qui cache une forêt d’autres petites crispations au Boulevard Reyers.

« A tous les étages, dans tous les métiers, dans chaque centre régional, le malaise est profond, le découragement menace », indique le texte de la pétition qui, concernant la numérisation, dénonce également que « ce système ne tient pas ses promesses. Le manque de fiabilité de Numprod fait que le personnel est au service de l’outil et non pas l’outil au service du personnel ».

Le ras-le-bol est perceptible à la RTBF. Le suicide d’un technicien est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, même si l’acte du jeune homme, très impliqué dans le projet Numprod, n’est pas forcément lié aux conditions de travail. Le porte-parole de la chaîne, Bruno Deblander n’est d’ailleurs pas tendre avec les personnes qui ont lancé la pétition, c'est normal d'être ébranlé mais je trouve immonde d'exploiter un suicide pour se plaindre de ses conditions de travail. Et de se demander si les auteurs ne sont pas victimes d’un « syndrome France Télécom ».
A tout cela, viennent s’ajouter les intentions du Gouvernement de faire participer la RTBF au plan d’économies à la Communauté française en cette période de crise. On parle d’un nouveau plan social et d’une réduction du volume de l’emploi.

Selon le personnel, la direction n’est pas à l’écoute. La pétition est un appel pour relancer le dialogue. Dans l’article de La Libre, un journaliste s’étonne des choix de la direction : Je sais bien que la RTBF ne se résume pas à l’information mais on peut quand même se demander pourquoi on lance une émission comme "Sans chichis", qui pompe de l’argent pour n’attirer que 20 à 40 000 téléspectateurs, alors que l’on a annulé l’émission spéciale que l’on devait faire en direct de Berlin en novembre. Pour calmer les esprits, l’Administrateur-Général, Jean-Paul Philippot a rencontré les auteurs de la pétition, ce lundi après-midi.

A peine sortie du plan Magellan, l’institution audiovisuelle publique semblait avoir retrouvé un rythme de croisière. Une tempête sociale risque à nouveau de faire chavirer le navire RTBF. 

PBs (avec La Libre) / www.tuner.be