Orléans TV

LibéOrléans a écrit:
Depuis le conseil de surveillance d’Orléans TV de juillet, le groupe Hersant ne fait plus partie des meubles. La République du Centre, devenue, avec le groupe Centre France-la Montagne, l’actionnaire principal d’Orléans TV, parle de «simplifier un pacte d’actionnaires dont la complexité n’autorisait pas une gestion opérationnelle suffisamment réactive pour optimiser le fonctionnement de la chaîne locale». Derrière cette langue de bois se cachent des rivalités qui auront eu raison de ce fragile tour de table. «Hersant ? Ils nous ont fait chier ! résume un proche du dossier, ils voulaient nous imposer des programmes de m… fabriqués avec des moyens ridicules.»

A peine plus nuancé, Serge Bidault, le directeur général de cette chaîne ouverte sur le hertzien depuis mars 2007, confirme : «Tous les actionnaires s’opposaient à la volonté de Hersant d’imposer des programmes comme le télé-achat, Anne Roumanoff ou Au théâtre ce soir. Après ce départ, on y voit plus clair.» Chez Hersant, le maître-mot, c’est la syndication des programmes. Si l’une de ses locales refuse la mutualisation des moyens de diffusion et de certaines émissions, le pacte est rompu. «Nous sommes pour la survie des médias de proximité, insiste un cadre du groupe, Mais avec des grilles et un ensemble de contenus communs.» A Orléans TV, le désaccord de forme cohabite avec la réalité financière. «Les pertes ? Elles sont abyssales, regrette le représentant d’un actionnaire, Nous dépassons le million d’euros annuel pour des recettes publicitaires à peine supérieures au cinquième de cette somme.»

Amaury a écrit:D'après mon contact à Orléans TV, le site n'est plus mis à jour puisqu'ils travaillent actuellement sur un nouveau site qui sera en ligne dans très peu de temps.

Direct 8 a écrit:C'est normal que ce soit encore le cas ?

La Tribune d'Orléans a écrit:Après une année 2008 difficile, avec un chiffre d'affaires réalisé de 366 000 € -contre 380 000 € en 2007- Orléans TV aborde 2009 en situation de fragilité financière. Et c'est le groupe Centre-France-La Montagne qui pourrait faire figure aujourd'hui de “chevalier blanc” possible d'une télévision locale qui attend depuis des mois l'arrivée d'un nouvel investisseur et la mise en œuvre d'un plan de relance. Mais rien ne bouge vraiment et Centre-France a peut-être d'autres priorités... Le statu quo commence en tout cas à "agacer" certains actionnaires.

Notamment les banques Caisse d'Epargne et le Crédit Agricole (respectivement 20,33 et 15,17% du capital), qui souhaiteraient voir, enfin, un plan permettant à terme d'envisager une perspective réaliste d'équilibre des comptes. Car la chaîne de télévision orléanaise, inaugurée en fanfare le 14 mai 2007 sur un format ambitieux -23 salariés et un budget annuel de fonctionnement de 1,8 million d'euros environ-, a été très tôt confrontée, comme toutes les chaînes locales de France, à une double contrainte. Celle de générer une audience susceptible d'intéresser les annonceurs -ce qui suppose de vrais moyens financiers- et de récolter suffisamment de rentrées publicitaires pour laisser entrevoir de réelles perspectives d'équilibre à un horizon de cinq ans. À ce jour pourtant, aucune TV locale n'a réussi ce pari et depuis plusieurs mois, faute de modèle économique viable, des opérateurs comme Lagardère Média avec TV Toulouse -en liquidation judiciaire- ou le Groupe Hersant Media -GHM- avec TV Alsace ont choisi de se désengager. Le groupe contrôlé par la famille Hersant avait déjà montré la voie à Orléans. Au printemps 2008, en effet, l'opérateur industriel d'Orléans TV avait manifesté son intention de quitter le capital de la chaîne. Ceci après avoir échoué à imposer aux autre actionnaires et à Serge Bidault, le directeur d'Orléans TV, son modèle économique consistant à baisser les coûts en diminuant la durée des programmes locaux et en mutualisant des programmes nationaux. En septembre dernier, de fait, La République du Centre est devenue l'opérateur industriel de la chaîne. Au total, les journaux de la PQR (La Rep', La Nouvelle République du Centre-Ouest et La Montagne) détenaient 60% du capital et affirmaient leur intention d'accueillir un investisseur nouveau... Depuis, Orléans TV a certes, procédé au licenciement de plusieurs cadres dirigeants. Son directeur Serge Bidault a lancé des appels du pied aux collectivités locales pour qu'elles s'impliquent davantage dans un soutien à la chaîne locale. Mais sans grand résultat.

Aujourd'hui, les banques fragilisées par le contexte économique rechignent à investir dans un secteur d'activité qui ne semble pas capable d'accoucher d'un modèle économique. Et les collectivités locales ont d'autres chats à fouetter. D'autant qu'elles sont déjà très sollicitées par des groupes de presse écrite eux-mêmes structurellement déficitaires... La situation se retrouve un peu partout en France. En tout cas, à Orléans, le temps presse. Les déficits importants générés par les deux premières années d'exercice de la chaîne locale imposent la mise en oeuvre d'une nouvelle stratégie. Le salut ne viendra de La Nouvelle République du Centre-Ouest, modeste actionnaire d'Orléans TV avec 5% du capital. Le groupe de presse est surtout l'opérateur industriel de TV Tours et perd plus d'un million d'euros par an avec sa chaîne locale. Avec 800 000 € l'an dernier, TV Tours a au moins le mérite d'afficher un chiffre d'affaires en hausse de près de 25% par rapport à 2007, en cohérence avec le business plan. Pour la NR déjà confrontée à de très sérieux problèmes financiers sur ses activités de presse écrite, l'heure n'est pas aux investissements à fonds perdus sur le long terme. L'année 2009 risque d'être très difficile pour de très nombreuses télés locales... Pour Hervé Le Roux, attaché de direction à La République du Centre, "la restructuration d'Orléans TV annoncée en septembre 2008 a été engagée, un nouveau site internet est pratiquement achevé et cela va permettre la commercialisation d'encarts publicitaires sur ce site... Tout le monde travaille." Pour le reste, aucune communication n'est prévue.