L’ORTF… le fameux ORTF dont beaucoup de gens parlent, mais aussi dont la plupart des gens qui en parlent ignorent tout à son sujet. Soyons francs : pour un individu lambda, ORTF ça évoque quoi ? Des chaînes de radio et de télé contrôlées par l’État ? La boîte avec le général De Gaulle dedans ? L’anti-américanisme primaire ? La télé archaïque et dépassée ? Ou tout simplement… le passé du service public de radio et de télévision française…
Parlons un peu des idées reçues sur l’office : comme tout le monde le sait, les patrons de l’ORTF étaient nommés par le pouvoir politique (plus précisément par le parlement) et étaient sous tutelle du ministre de l’information. Par contre, ce que beaucoup ont tendance à oublier, c’est que la fin de l’ORTF en 1974 n’a rien changé au niveau des nominations : il a fallu attendre 1982 avec la création de la Haute autorité (ancêtre du CSA actuel) pour que le système change !
Autre rumeur, totalement farfelue et heureusement moins répandue : ORTF rime avec « chaîne unique »… c’est totalement faux, puisque l’ORTF, crée en 1964 en replacement de la RTF, avait déjà deux chaînes lors de sa création, la deuxième chaîne ayant été inaugurée le 18 avril 1964, deux mois avant la création de l’office. De plus, deux ans jours pour jours avant la dissolution de l’ORTF, la troisième chaîne (Couleur 3) a été crée le 31 décembre 1972. Donc pour la chaîne unique de l’ORTF, on repassera…
Et pour finir, on associe la structure centralisée de l’ORTF à quelque chose de facile à contrôler par le pouvoir politique… ce qui est encore une fois farfelu : la BBC, meilleur exemple pour comparer, réunit en son sein radio, télé, et depuis quelques années, des services sur internet. Ce n’est pas pour autant que la « beeb » n’est pas indépendante, puisqu’au contraire, la BBC a la réputation d’être justement très indépendante de l’État actionnaire. Ce n’est pas une question de centralisation, c’est juste une question de mentalités : si les politiciens s’occupaient de choses plus importantes que de contrôler la radio et la télévision, toutes ces polémiques sur l’ORTF puis sur les sociétés qui ont été crée suite à sa dissolution n’auraient même pas vu le jour.
Donc voilà, maintenant que la mise au point est faite, parlons un peu de l’essentiel : pourquoi faut-il reformer l’ORTF en fusionnant Radio France et France Télévisions… la raison première, elle est économique, et cela, beaucoup d’autres pays d’Europe l’ont bien compris : en Suisse romande, la RSR et la TSR ont fusionné pour devenir la RTS, au Portugal, la RDP et la RTP ont fusionné pour devenir la RTP, en Espagne, la RNE et la TVE ont fusionné pour devenir la RTVE (qui existait déjà auparavant en tant que holding), et il y a bien d’autres exemples ailleurs dans le monde.
De plus, il y a de choses qui paraissent évidentes qui pourraient être faites, notamment au niveau des programmes en région : par exemple, sur la BBC, il existe une station régionale nommée BBC London… elle s’occupe à la fois de la diffusion des programmes de radio ET de télévision dans la région de Londres, de la production de ces mêmes programmes, mais également de la section des infos locales de Londres sur le site internet de BBC News. Pour exemple, voyez le générique des nouvelles de BBC London en 2004 qui met bien en valeur l’offre régionale de la station de Londres :
Et bien en France, ce n’est pas comme ça ! Dans chaque région, nous avons d’un côté, France Bleu pour la radio, et de l’autre, France 3 pour la télévision. Les deux ont des locaux différents, des rédactions différentes, et, encore pire, ont chacune un site d’infos régionales différents… et donc concurrents ! En sachant le nombre d’implantations de France Bleu et France 3, on peut aisément imaginer la somme colossale qui pourrait être économisée en cas de fusion entre Radio France et France Télévisions. Et encore, ce n’est QUE pour les stations régionales, car les autres exemples ne manquent pas :
D’autres synergies pourraient être faites entre radios et télévisions, par exemple, la rédaction de France 2 pourrait aider celle de France Inter et vice-versa, voire même tout simplement fusionner entre elles. France Info, tout en restant la radio d’info en continu de référence, pourrait se décliner en télévision et devenir la chaîne publique nationale d’info en continu qui manque tant au PAF. Cela permettrait aussi de définir une stratégie internet commune à tout le service public audiovisuel français (sauf Arte et l’AEF), en proposant un grand site internet commun digne de celui de la BBC.
À l’heure où la concurrence arrive de tous les côtés (radio, télé, internet), le service public se doit être uni pour y faire face. D’où mon expression originale : fusionnons Radio France et France Télévisions, faisons revenir l’ORTF… sans ses défauts bien sûr !
Parlons un peu des idées reçues sur l’office : comme tout le monde le sait, les patrons de l’ORTF étaient nommés par le pouvoir politique (plus précisément par le parlement) et étaient sous tutelle du ministre de l’information. Par contre, ce que beaucoup ont tendance à oublier, c’est que la fin de l’ORTF en 1974 n’a rien changé au niveau des nominations : il a fallu attendre 1982 avec la création de la Haute autorité (ancêtre du CSA actuel) pour que le système change !
Autre rumeur, totalement farfelue et heureusement moins répandue : ORTF rime avec « chaîne unique »… c’est totalement faux, puisque l’ORTF, crée en 1964 en replacement de la RTF, avait déjà deux chaînes lors de sa création, la deuxième chaîne ayant été inaugurée le 18 avril 1964, deux mois avant la création de l’office. De plus, deux ans jours pour jours avant la dissolution de l’ORTF, la troisième chaîne (Couleur 3) a été crée le 31 décembre 1972. Donc pour la chaîne unique de l’ORTF, on repassera…
Et pour finir, on associe la structure centralisée de l’ORTF à quelque chose de facile à contrôler par le pouvoir politique… ce qui est encore une fois farfelu : la BBC, meilleur exemple pour comparer, réunit en son sein radio, télé, et depuis quelques années, des services sur internet. Ce n’est pas pour autant que la « beeb » n’est pas indépendante, puisqu’au contraire, la BBC a la réputation d’être justement très indépendante de l’État actionnaire. Ce n’est pas une question de centralisation, c’est juste une question de mentalités : si les politiciens s’occupaient de choses plus importantes que de contrôler la radio et la télévision, toutes ces polémiques sur l’ORTF puis sur les sociétés qui ont été crée suite à sa dissolution n’auraient même pas vu le jour.
Donc voilà, maintenant que la mise au point est faite, parlons un peu de l’essentiel : pourquoi faut-il reformer l’ORTF en fusionnant Radio France et France Télévisions… la raison première, elle est économique, et cela, beaucoup d’autres pays d’Europe l’ont bien compris : en Suisse romande, la RSR et la TSR ont fusionné pour devenir la RTS, au Portugal, la RDP et la RTP ont fusionné pour devenir la RTP, en Espagne, la RNE et la TVE ont fusionné pour devenir la RTVE (qui existait déjà auparavant en tant que holding), et il y a bien d’autres exemples ailleurs dans le monde.
De plus, il y a de choses qui paraissent évidentes qui pourraient être faites, notamment au niveau des programmes en région : par exemple, sur la BBC, il existe une station régionale nommée BBC London… elle s’occupe à la fois de la diffusion des programmes de radio ET de télévision dans la région de Londres, de la production de ces mêmes programmes, mais également de la section des infos locales de Londres sur le site internet de BBC News. Pour exemple, voyez le générique des nouvelles de BBC London en 2004 qui met bien en valeur l’offre régionale de la station de Londres :
Et bien en France, ce n’est pas comme ça ! Dans chaque région, nous avons d’un côté, France Bleu pour la radio, et de l’autre, France 3 pour la télévision. Les deux ont des locaux différents, des rédactions différentes, et, encore pire, ont chacune un site d’infos régionales différents… et donc concurrents ! En sachant le nombre d’implantations de France Bleu et France 3, on peut aisément imaginer la somme colossale qui pourrait être économisée en cas de fusion entre Radio France et France Télévisions. Et encore, ce n’est QUE pour les stations régionales, car les autres exemples ne manquent pas :
D’autres synergies pourraient être faites entre radios et télévisions, par exemple, la rédaction de France 2 pourrait aider celle de France Inter et vice-versa, voire même tout simplement fusionner entre elles. France Info, tout en restant la radio d’info en continu de référence, pourrait se décliner en télévision et devenir la chaîne publique nationale d’info en continu qui manque tant au PAF. Cela permettrait aussi de définir une stratégie internet commune à tout le service public audiovisuel français (sauf Arte et l’AEF), en proposant un grand site internet commun digne de celui de la BBC.
À l’heure où la concurrence arrive de tous les côtés (radio, télé, internet), le service public se doit être uni pour y faire face. D’où mon expression originale : fusionnons Radio France et France Télévisions, faisons revenir l’ORTF… sans ses défauts bien sûr !