A l'occasion du relais de "Morandini !" par AB3, en Belgique, Jean-Marc Morandini était de passage à Bruxelles, vendredi...
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Jean-Marc Morandini
Carolopiet- Membre d'honneur
Tuner.be
- Nombre de messages : 2700
Localisation : Le pays des septante et des nonante!
Date d'inscription : 24/12/2006
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Jean-Marc Morandini | « La téléréalité revient plus en force que jamais ! »
Depuis la rentrée, AB3 diffuse « Morandini ! », le magazine des médias qui fait le buzz sur la TNT française. De passage à Bruxelles pour le lancement de l’émission chez nous, Jean-Marc Morandini analyse le PAF pour Tuner.be.
D’où est venue l’idée de lancer un blog sur les médias ?
J’ai toujours aimé les infos sur les médias. Il y a une dizaine d’années, la téléréalité a débarqué en France, et je me suis dit que c’était très intéressant d’en montrer les coulisses. On sait aujourd’hui que la téléréalité a tout de la télé, mais rien de la réalité. Décrypter cela était amusant et correspondait à une vraie demande des téléspectateurs suite au lancement, en France, du « Loft ».
A l’époque Canal + proposait aussi son émission sur les médias…
« TV + » ne parlait pas beaucoup de téléréalité, on était sur de l’informatif et des sujets de décryptage très sérieux. La téléréalité étant considérée comme un divertissement, elle était peu abordée.
On dit de vous que vous êtes « souvent copié, jamais égalé ». Qu’est-ce que vous en pensez ?
(rires). Ce serait très prétentieux de vous dire oui…
Mais vous inspirez d’autres sites sur la télé en France ou en Belgique…
L’histoire du blog est née à l’époque où j’écrivais des papiers pour Europe 1. Je faisais une chronique télé et je trouvais amusant de mettre en ligne mes textes. Je suis parti d’un blog amateur – sur Canalblog, ndlr – et au fur et à mesure quand j’ai eu des news et des exclus, je les ai postées et l’engouement est parti de là. Par la suite, j’ai eu envie de faire une sorte d'« AFP des médias », en mettant les dépêches qui tombaient en permanence, avec l'heure exacte de l'annonce. On a ensuite travaillé la mise en page et on a fait des « unes ». C’est un site qui s’est construit alors qu’en France, il n’y avait pas de modèle. Et en fait même aux Etats-Unis, l’équivalent n’existait pas. Il n’y avait que des sites de magazines mais pas d’info permanente ou de fil news. La forme du Blog de Jean-Marc Morandini est assez atypique.
Avec cette expérience, pourquoi garder un côté « blog » au lieu de faire un « vrai site » ?
Parce j'aime aussi ce petit côté « bouts de ficelles » et que c’est un peu mon bébé. Si vous regardez les grands sites aux USA comme TMZ.com ou Perez Hilton, ce ne sont pas des maquettes super-travaillées. Cet été, on a relooké le blog pour que ce soit beau et que ce soit propre, mais ce qui compte c’est le contenu plus que la forme.
Il y a 10 ans, vous lanciez les infos sur la téléréalité, aujourd’hui on vous reproche d’en parler trop…
Les personnes qui me font ce reproche ne doivent pas beaucoup me suivre. Qu’on en fasse trop sur le blog, c’est vrai que c’est une remarque qui revient souvent, mais au vu du nombre de clics, ce sont ces infos-là qui sont les plus suivies. En télé, j’en fais pas mal aussi sur AB3. Par contre, à Europe 1, je ne parle quasi jamais de téléréalité.
C’est à la demande de la station ?
Non, je tiens compte de la cible. Europe 1 est un radio qui a un public avec une catégorie professionnelle plus élevée qui préfère de l’analyse. Les auditeurs ont envie d’avoir une anecdote parce que leurs enfants vont leur en parler, mais ils n’ont pas forcément envie d’entendre une candidate qui sort d’une émission et qui raconte qu’elle a pris sa douche avec maillot mais qu'un autre n’en avait pas… « Morandini ! » est plutôt un divertissement diffusé en access-prime-time. Les téléspectateurs belges qui ont envie de sérieux vont regarder le Journal Télévisé, ceux qui veulent se vider un peu la tête et s’amuser tout en apprenant quelques petites choses sur la télé viendront sur AB3.
Les invités sur Direct 8/AB3 sont moins « prestigieux » ?
Les deux ou trois premières années, les invités étaient peut-être un peu plus frileux. Mais aujourd’hui, nous recevons tout le monde. Depuis la rentrée, Nikos Aliagas est venu sur le plateau, tout comme Flavie Flamant, hier…
La diffusion sur AB3 est un bon complément pour les auditeurs belges d’Europe 1 ?
Oui, et c’est vrai que j’ai souvent reçu des mails de personnes qui se plaignaient de ne pas voir l’émission en Belgique. Au départ, il y avait deux propositions de chaines pour être diffusées chez vous. Je ne suis pas intervenu dans le choix final.
Le paysage audiovisuel belge vous intéresse ?
Là, maintenant un peu plus ! (rires) Au début, je connaissais pas grand-chose, et ce que je trouve formidable, c’est que vous recevez aussi les chaines françaises, en plus de vos télévisions nationales. Et je regrette qu’on ne puisse pas voir les chaines belges ni sur le câble, ni sur le satellite, chez nous…
L'audience des chaines belges n’est pas un indicateur pour les analystes français ?
Je ne pense pas que ce soit aussi mécanique, parce que la concurrence est très différente. Même si les publics belge et français peuvent aimer la même chose, il suffit qu’il y ait une concurrence féroce et la donne est différente. Comme jeudi dernier où « MasterChef » s’est fait battre par « Le Petit Nicolas » sur M6, alors que chez vous, la concurrence de TF1 n’était pas la même. La télévision en soirée, c’est de plus en plus compliqué parce que ce n’est pas juste le concept d’un programme qui donne le « la », mais aussi la concurrence qu’il y a en face.
En France, l’arrivée de 11 chaines supplémentaires d’un coup sur la TNT n’a pas détricoté le PAF ?
Ca a été surtout une bombe mais qui a fait bouger pas mal de certitudes. TF1 qui se positionnait en chaine leader parfois un peu hautaine et prétentieuse a compris que rien n’était gagné que tout pouvait être remis en cause à tout instant. Aujourd’hui, la TNT a permis d’activer la créativité du coté de TF1. En 2011, le paysage audiovisuel est seulement en train de se composer puisqu’on voit que la TNT continue à gagner du terrain pour attendre 20% de PdM, et elle s’approche de TF1. Les choses évoluent encore…
TF1 a commis une erreur en ne croyant pas du tout à la TNT ?
C’est une erreur historique et les dirigeants de l’époque pensaient que ça n’allait pas prendre. A l’heure actuelle, TF1 s’est rattrapée en rachetant TMC et NT1. Mais il reste la problématique de LCI qui n’est pas gratuite chez nous sur la TNT et qui a laissé le champ libre à BFM TV et i-Télé.
La qualité des grilles n’est pas la même…
Bien sûr, et parfois ce sont des télévisions « bouts de bois », mais des programmes dépassent aussi le million de téléspectateurs. Quand cet été, sur Direct 8, le match de l’équipe féminine de football fait une pointe à 3,5 millions de téléspectateurs, c’est que les habitudes changent et que si un programme l'intéresse vraiment, le téléspectateur peut aller sur une autre chaine. Il faut donner ce réflexe aux gens. Il y a encore des personnes qui ne dépassent pas la chaine numéro 6 sur leur télécommande…
Comment expliquer la crise que traverse France Télévisions ?
La vraie question, c’est « que devient le service public ? ». N’y-a-t-il pas trop de chaines ? J’ai toujours milité en me demandant à quoi servait France 4. Avec l’argent de France 4, on pourrait renforcer France 5 ou France 2 plutôt que d’avoir cette accumulation de télévisions qui devient surréaliste. A-t-on besoin d’avoir toutes ces chaines publiques en France et est-ce que c’est le rôle de l’état de financer autant de télés ?
Vous n’avez pas envie de revenir sur une « grande chaine » ?
Non. Et ce ne serait pas possible. Je ne me vois pas revenir sur TF1 et critiquer un programme de TF1. Sur France 5, dans « Médias, le magazine », il n’y a pas de grande campagne contre France 2 et on va voir si, à la rentrée, ils vont traiter de la crise à France 3 où la chaine ne faisait que 3% de PdM, cet été.
En 2011, la téléréalité s’essouffle ?
C’est le contraire ! Cette saison, la téléréalité revient plus en force que jamais. A la conférence de rentrée de M6, ils annoncent « Le Bus » où des couples seront embarqués et ensuite éliminés au fur et à mesure ; il y aura aussi « Undercover boss » où un patron va se déguiser pour aller travailler avec ses salariés ; la « Bachelorette » qui va se faire draguer par des moches. Ou bien TF1 qui cherche aussi une téléréalité pour le mois de février ou mars.
Et l’échec de « Carré ViiiP » ?
Le programme n’avait aucun intérêt. C’était nul ! C’est là que c’est plutôt positif, puisque le public n’est pas aller voir un programme qui n’avait pas d’intérêt et où c’était le néant. Et heureusement, le néant ne fait pas d’audience !
« Morandini ! », du lundi au vendredi à 18h55, sur AB3.
Propos recueillis par Pierre Bertinchamps
pierre@tuner.be
Depuis la rentrée, AB3 diffuse « Morandini ! », le magazine des médias qui fait le buzz sur la TNT française. De passage à Bruxelles pour le lancement de l’émission chez nous, Jean-Marc Morandini analyse le PAF pour Tuner.be.
D’où est venue l’idée de lancer un blog sur les médias ?
J’ai toujours aimé les infos sur les médias. Il y a une dizaine d’années, la téléréalité a débarqué en France, et je me suis dit que c’était très intéressant d’en montrer les coulisses. On sait aujourd’hui que la téléréalité a tout de la télé, mais rien de la réalité. Décrypter cela était amusant et correspondait à une vraie demande des téléspectateurs suite au lancement, en France, du « Loft ».
A l’époque Canal + proposait aussi son émission sur les médias…
« TV + » ne parlait pas beaucoup de téléréalité, on était sur de l’informatif et des sujets de décryptage très sérieux. La téléréalité étant considérée comme un divertissement, elle était peu abordée.
On dit de vous que vous êtes « souvent copié, jamais égalé ». Qu’est-ce que vous en pensez ?
(rires). Ce serait très prétentieux de vous dire oui…
Mais vous inspirez d’autres sites sur la télé en France ou en Belgique…
L’histoire du blog est née à l’époque où j’écrivais des papiers pour Europe 1. Je faisais une chronique télé et je trouvais amusant de mettre en ligne mes textes. Je suis parti d’un blog amateur – sur Canalblog, ndlr – et au fur et à mesure quand j’ai eu des news et des exclus, je les ai postées et l’engouement est parti de là. Par la suite, j’ai eu envie de faire une sorte d'« AFP des médias », en mettant les dépêches qui tombaient en permanence, avec l'heure exacte de l'annonce. On a ensuite travaillé la mise en page et on a fait des « unes ». C’est un site qui s’est construit alors qu’en France, il n’y avait pas de modèle. Et en fait même aux Etats-Unis, l’équivalent n’existait pas. Il n’y avait que des sites de magazines mais pas d’info permanente ou de fil news. La forme du Blog de Jean-Marc Morandini est assez atypique.
Avec cette expérience, pourquoi garder un côté « blog » au lieu de faire un « vrai site » ?
Parce j'aime aussi ce petit côté « bouts de ficelles » et que c’est un peu mon bébé. Si vous regardez les grands sites aux USA comme TMZ.com ou Perez Hilton, ce ne sont pas des maquettes super-travaillées. Cet été, on a relooké le blog pour que ce soit beau et que ce soit propre, mais ce qui compte c’est le contenu plus que la forme.
Il y a 10 ans, vous lanciez les infos sur la téléréalité, aujourd’hui on vous reproche d’en parler trop…
Les personnes qui me font ce reproche ne doivent pas beaucoup me suivre. Qu’on en fasse trop sur le blog, c’est vrai que c’est une remarque qui revient souvent, mais au vu du nombre de clics, ce sont ces infos-là qui sont les plus suivies. En télé, j’en fais pas mal aussi sur AB3. Par contre, à Europe 1, je ne parle quasi jamais de téléréalité.
C’est à la demande de la station ?
Non, je tiens compte de la cible. Europe 1 est un radio qui a un public avec une catégorie professionnelle plus élevée qui préfère de l’analyse. Les auditeurs ont envie d’avoir une anecdote parce que leurs enfants vont leur en parler, mais ils n’ont pas forcément envie d’entendre une candidate qui sort d’une émission et qui raconte qu’elle a pris sa douche avec maillot mais qu'un autre n’en avait pas… « Morandini ! » est plutôt un divertissement diffusé en access-prime-time. Les téléspectateurs belges qui ont envie de sérieux vont regarder le Journal Télévisé, ceux qui veulent se vider un peu la tête et s’amuser tout en apprenant quelques petites choses sur la télé viendront sur AB3.
Les invités sur Direct 8/AB3 sont moins « prestigieux » ?
Les deux ou trois premières années, les invités étaient peut-être un peu plus frileux. Mais aujourd’hui, nous recevons tout le monde. Depuis la rentrée, Nikos Aliagas est venu sur le plateau, tout comme Flavie Flamant, hier…
La diffusion sur AB3 est un bon complément pour les auditeurs belges d’Europe 1 ?
Oui, et c’est vrai que j’ai souvent reçu des mails de personnes qui se plaignaient de ne pas voir l’émission en Belgique. Au départ, il y avait deux propositions de chaines pour être diffusées chez vous. Je ne suis pas intervenu dans le choix final.
Le paysage audiovisuel belge vous intéresse ?
Là, maintenant un peu plus ! (rires) Au début, je connaissais pas grand-chose, et ce que je trouve formidable, c’est que vous recevez aussi les chaines françaises, en plus de vos télévisions nationales. Et je regrette qu’on ne puisse pas voir les chaines belges ni sur le câble, ni sur le satellite, chez nous…
L'audience des chaines belges n’est pas un indicateur pour les analystes français ?
Je ne pense pas que ce soit aussi mécanique, parce que la concurrence est très différente. Même si les publics belge et français peuvent aimer la même chose, il suffit qu’il y ait une concurrence féroce et la donne est différente. Comme jeudi dernier où « MasterChef » s’est fait battre par « Le Petit Nicolas » sur M6, alors que chez vous, la concurrence de TF1 n’était pas la même. La télévision en soirée, c’est de plus en plus compliqué parce que ce n’est pas juste le concept d’un programme qui donne le « la », mais aussi la concurrence qu’il y a en face.
En France, l’arrivée de 11 chaines supplémentaires d’un coup sur la TNT n’a pas détricoté le PAF ?
Ca a été surtout une bombe mais qui a fait bouger pas mal de certitudes. TF1 qui se positionnait en chaine leader parfois un peu hautaine et prétentieuse a compris que rien n’était gagné que tout pouvait être remis en cause à tout instant. Aujourd’hui, la TNT a permis d’activer la créativité du coté de TF1. En 2011, le paysage audiovisuel est seulement en train de se composer puisqu’on voit que la TNT continue à gagner du terrain pour attendre 20% de PdM, et elle s’approche de TF1. Les choses évoluent encore…
TF1 a commis une erreur en ne croyant pas du tout à la TNT ?
C’est une erreur historique et les dirigeants de l’époque pensaient que ça n’allait pas prendre. A l’heure actuelle, TF1 s’est rattrapée en rachetant TMC et NT1. Mais il reste la problématique de LCI qui n’est pas gratuite chez nous sur la TNT et qui a laissé le champ libre à BFM TV et i-Télé.
La qualité des grilles n’est pas la même…
Bien sûr, et parfois ce sont des télévisions « bouts de bois », mais des programmes dépassent aussi le million de téléspectateurs. Quand cet été, sur Direct 8, le match de l’équipe féminine de football fait une pointe à 3,5 millions de téléspectateurs, c’est que les habitudes changent et que si un programme l'intéresse vraiment, le téléspectateur peut aller sur une autre chaine. Il faut donner ce réflexe aux gens. Il y a encore des personnes qui ne dépassent pas la chaine numéro 6 sur leur télécommande…
Comment expliquer la crise que traverse France Télévisions ?
La vraie question, c’est « que devient le service public ? ». N’y-a-t-il pas trop de chaines ? J’ai toujours milité en me demandant à quoi servait France 4. Avec l’argent de France 4, on pourrait renforcer France 5 ou France 2 plutôt que d’avoir cette accumulation de télévisions qui devient surréaliste. A-t-on besoin d’avoir toutes ces chaines publiques en France et est-ce que c’est le rôle de l’état de financer autant de télés ?
Vous n’avez pas envie de revenir sur une « grande chaine » ?
Non. Et ce ne serait pas possible. Je ne me vois pas revenir sur TF1 et critiquer un programme de TF1. Sur France 5, dans « Médias, le magazine », il n’y a pas de grande campagne contre France 2 et on va voir si, à la rentrée, ils vont traiter de la crise à France 3 où la chaine ne faisait que 3% de PdM, cet été.
En 2011, la téléréalité s’essouffle ?
C’est le contraire ! Cette saison, la téléréalité revient plus en force que jamais. A la conférence de rentrée de M6, ils annoncent « Le Bus » où des couples seront embarqués et ensuite éliminés au fur et à mesure ; il y aura aussi « Undercover boss » où un patron va se déguiser pour aller travailler avec ses salariés ; la « Bachelorette » qui va se faire draguer par des moches. Ou bien TF1 qui cherche aussi une téléréalité pour le mois de février ou mars.
Et l’échec de « Carré ViiiP » ?
Le programme n’avait aucun intérêt. C’était nul ! C’est là que c’est plutôt positif, puisque le public n’est pas aller voir un programme qui n’avait pas d’intérêt et où c’était le néant. Et heureusement, le néant ne fait pas d’audience !
« Morandini ! », du lundi au vendredi à 18h55, sur AB3.
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