Voici des réactions à la nomination ce lundi matin de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions : - David Assouline, sénateur PS: "la nomination du président de l'audiovisuel public par le président de la République est le point d'orgue de la mise sous tutelle politique et financière de France Télévisions, et ce quelle que soit la personnalité nommée". Dans de telles conditions, M. Pflimlin aura "avant tout un boulet mis à son pied. Néanmoins, je lui souhaite bonne chance, pour lui et pour le service public" (communiqué). - Bertrand Delanoë, maire PS de Paris: la personnalité de Rémy Pflimlin "n'est pas contestable" mais cette nomination par le chef de l'Etat "fait à nouveau débat". "Désormais, quelles que soient ses qualités, le patron de l'audiovisuel public apparaîtra aux yeux de l'opinion comme placé sous tutelle", "quoi qu'il fasse, il sera toujours suspect d'agir à la demande" (blog). - Pierre Moscovici, député PS: "je demeure opposé à cette espèce de retour à l'ORTF qui est la nomination de France Télévisions par le président de la République (...) On voit quand même que M. Pflimlin, que je connais, qui est un bon professionnel, est aussi un second choix. Parce que le premier, c'était M. (Alexandre) Bompart", le patron d'Europe1, ce qui "montre que le président Sarkozy est tout de même obligé de tenir compte de ce climat qui ne peut pas faire n'importe quoi" (interview sur France 24).
http://www.jeanmarcmorandini.com/article-41213-france-tv-reactions-a-la-nomination-de-pflimlin.htmlL'audition au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de Rémy Pflimlin, choisi lundi pour présider France Télévisions par Nicolas Sarkozy, interviendra jeudi à partir de 15 heures, a annoncé le CSA à l'AFP. M. Pflimlin sera auditionné pour avis par les neuf Sages du CSA, comme le veut la procédure. L'audition sera retransmise en direct sur le site du Conseil. Après le CSA, il sera entendu par les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat, d'ici la semaine prochaine. Le chef de l'Etat a choisi Rémy Pflimlin, 56 ans, ancien patron de France 3 et actuel directeur général des messageries Presstalis (ex-NMPP), pour la présidence du groupe public France Télévisions, en remplacement de Patrick de Carolis.
http://www.jeanmarcmorandini.com/article-41208-france-tv-pflimlin-sera-auditionne-par-le-csa-le-8-juillet.html"Fait du prince", "retour à l'ORTF", "suspicion permanente"...: le pouvoir conféré à Nicolas Sarkozy de nommer les patrons de la radio et la télévision publiques est le volet le plus contesté de la réforme de l'audiovisuel de 2009. En choisissant Rémy Pflimlin lundi pour prendre la tête de France Télévisions, le chef de l'Etat a utilisé pour la seconde fois cette nouvelle prérogative étrennée avec Jean-Luc Hees à Radio France, au printemps 2009. Or le groupe de radio public vient de se trouver sous le feu des critiques, après le limogeage de France Inter des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte. La suppression de leurs chroniques politiquement incorrectes a été perçue par certains comme un "grand ménage" à deux ans de la présidentielle. La loi réformant l'audiovisuel public, promulguée en mars 2009, dont la mesure phare est la suppression de la publicité, prévoit un nouveau mode de nomination et de révocation pour les présidents de l'audiovisuel public: Radio France, France Télévisions et Audiovisuel extérieur de la France (RFI, France 24). Nommés auparavant par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), ils sont désormais désignés directement par l'exécutif par décret pour 5 ans, après avis conforme du CSA et accord des commissions parlementaires compétentes à une majorité qualifiée des 3/5e. La procédure est la même pour la révocation. Cette mesure fit l'objet de débats houleux à l'Assemblée nationale lors de l'examen du projet de loi, fin 2008. "Coup d'Etat audiovisuel", "régression démocratique", "retour à l'ORTF", "lettre de cachet"...: les députés PS, Verts, PCF mais aussi certains députés UMP comme François Baroin, l'avaient violemment combattue. Plus d'un an après l'adoption de la loi, le débat n'est pas clos. Le 2 juin, une pétition dans Télérama de 100 intellectuels, artistes et hommes politiques a appelé à "Libérer l'audiovisuel public". "Un président de France Télévisions nommé par le président de la République, c'est le risque d'un audiovisuel public sous contrôle", estime ce manifeste signé, entre autres, par Lionel Jospin, Dominique de Villepin, François Léotard, Martine Aubry, Marielle de Sarnez, Antoine Gallimard, Josiane Balasko, Daniel Pennac, Frédéric Beigbeder... Les défenseurs de la loi arguent que l'ancien mode de nomination était "hypocrite", le CSA n'ayant selon eux pas de pouvoir réel sur des entreprises dont l'Etat est de toute façon actionnaire à 100%. Mais si hypocrisie il y avait, il fallait améliorer le fonctionnement, avaient rétorqué certains. L'ancienne procédure reposait sur des auditions à huis clos suivies d'un scrutin collégial à bulletins secrets, rappelait par ailleurs l'ex-patron du CSA, Dominique Baudis, dans Télérama. "On ne doit rien à un collège qui vous a élu, alors qu'on a une dette à l'égard de la personne qui vous a désigné", fait-il valoir. Et de raconter qu'en 2005, le gouvernement avait fait pression pour faire réélire Marc Tessier à la tête de France Télévisions. A Radio France, Jean-Luc Hees dit n'avoir jamais reçu de coup de fil de l'Elysée. La rédaction n'a jamais eu de remarque non plus, soulignait récemment sur France Inter le journaliste politique Thomas Legrand. "Mais le problème c'est que désormais, quoique fasse la direction, le soupçon pèsera sur elle. Pouvoir la critiquer, c'est la preuve que l'on est libre; se sentir obligé de le dire, c'est la preuve d'un malaise. L'impression qu'on modernise en marche arrière", concluait l'éditorialiste.
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