par Guillaume Jeu 4 Juin 2009 - 18:13
"Menteur" "ignoble", "minable" : les insultes ont fusé lors du grand débat télévisé de fin de campagne européenne qui aura lieu dans quelques minutes dans l'émission A vous de juger.
A trois jours du scrutin, Arlette Chabot avait invité sur le plateau de son émission, enregistrée dans l'après-midi, Xavier Bertrand (UMP), Martine Aubry (PS), François Bayrou (MoDem), Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), Olivier Besancenot (NPA), Philippe de Villiers (MPF) et Marine Le Pen (FN).
L'un des premiers duels, François Bayrou contre Daniel Cohn-Bendit, s'est rapidement transformé en pugilat verbal.
Quand le président du MoDem a accusé le candidat Vert d'avoir avec Nicolas Sarkozy "des relations amicales, sympathiques, formidables", Daniel Cohn-Bendit est sorti de ses gonds : "Je trouve ça ignoble de ta part. (...) Ce genre de jeu, devant les citoyens, eh bien mon pote, je te dis, jamais tu seras président de la République, parce que t'es trop minable".
"Je trouve ignoble, moi, d'avoir poussé et justifié des actes à l'égard des enfants que je ne peux pas accepter", a rétorqué François Bayrou. Allusion à une polémique suscitée en 2001 par des écrits de l'ex-leader de mai 1968 sur la sexualité des enfants, datant de 1975.
Les deux heures et plus d'émission se sont déroulées dans une ambiance électrique, la plupart des débats (salaire minimum européen, taxe carbone, délocalisations ou Turquie) tournant à la cacophonie.
"On vous entend. Pas la peine de crier, vous êtes à la télévision", a lancé Mme Chabot au président du MPF, qui s'enflammait, traitant de "menteur" Xavier Bertrand à propos de la Turquie.
La journaliste s'échinait à maintenir un semblant d'ordre. "Allez au diable", lui a lancé Jean-Luc Mélenchon, auquel elle donnait la parole alors qu'il s'était plaint de ne pouvoir s'exprimer assez.
Alors que Marine Le Pen accusait Olivier Besancenot d'avoir un ton péjoratif quand il parlait des Français, celui-ci a rétorqué: "Quand je vous entends, j'ai envie de partir en manif !".
Face à Xavier Bertrand défendant les engagements européens de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry s'est exclamée : "Le double discours a des limites, vous ne dites par la vérité !".
Dans l'exaltation générale, Martine Aubry, Olivier Besancenot et Xavier Bertrand étaient les plus calmes.
Lors d'un débat sur le vin rosé, Olivier Besancenot a même suggéré de "faire boire à tout le monde un petit verre, pour détendre l'atmosphère."
Alors que Marine Le Pen insinuait qu'un sondage avait également été commandé par "Nicolas Sarkozy", Arlette Chabot a aussi élevé la voix : "Absolument inacceptable! Insinuer que le sondage a été payé par Nicolas Sarkozy est absolument scandaleux".
A la fin de l'émission, évoquant "l'histoire européenne de réconciliation", Daniel Cohn-Bendit a rappelé que ses grands-parents étaient "morts en camp de concentration". "Et moi, ils sont morts sur une ligne allemande. On va pas faire un concours de morts!", a coupé Marine Le Pen.
Philippe de Villiers s'est emporté: "Je ne laisserai pas quelqu'un qui a fait mai 68 ..."
Le reste de sa phrase s'est perdu dans un brouhaha, alors qu'il reprochait à on ne sait trop qui d'avoir "des millions de morts sur la conscience".
L'idée "était de donner aux électeurs envie de voter", a relevé Arlette Chabot. "Je ne suis pas sûre qu'on y arrive".
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