Encore? Oui mais lui ce n’était pas pour le vaccin H1N1 mais pour une histoire de cancer…
Comme vous aviez pu le voir dans mon article sur le making of de cette soirée (lien), je n’avais rien vu pendant la soirée d’autant que personne n’en parlait en coulisses. Micro événement je vous dis. Mais bon certains se sont interrogés : (d’autres ont commencé à fantasmer)
Comment se fait-il qu’il ait eu un micro ? Pourquoi l’a-t-on laissé parler quelques instants ? Où était la sécurité?
Je vais y répondre et en profiter pour poser la question du rôle des techniciens et de la production éditoriale quand ce type d’incidents de direct se posent.
Commençons par répondre à la question la plus simple : Où était la sécu ?
Regardez les images suivantes de la séquence et vous allez vite les voir arriver avec leur sacré gabarit. L’intrus a d’ailleurs semble-t-il fait leur connaissance de façon assez musclée.
https://www.dailymotion.com/video/xbzmp1_derapage-en-direct-sur-france-2_webcam
Venons en aux autres questions qui en ont intrigué plus d’un et qui mènent trop souvent et trop vite à chercher le nom du COUPABLE!
Re-situons la séquence.
Elle fait partie des quelques plateaux de lancement réalisés au milieu du public, en fait au milieu d’invités people venus soutenir la soirée. Deux animateurs entourent 3 invités amenés à prendre la parole.
Comme je vous l’indiquais dans le making of de ce direct (lien) aucune répétition n’avait pu être possible pour les animateurs du fait des contraintes de planning de la journée.
Un assistant de réalisation plaçait les animateurs et leurs invités quelques instants avant leur passage. Des micros mains, à leur disposition, étaient posés derrière eux.
Dans la séquence en question, tous les invités n’ont pas pris leur micro. L’intrus, probablement aussi motivé que celui qui était intervenuquelques jours plus tôt dans l’émission de Christophe Dechavanne, avait semble-t-il bien repéré la présence de ces micros.
Pourquoi l’intrus avait un micro ?
Et bien comme on le voit dans la séquence, il s’est tout simplement servi derrière Charlotte Valandrey.
Pourquoi le micro était-il ouvert ?
Et bien comme je vous l’expliquerai plus précisément dans un prochain article, les micros des intervenants d’une séquence ne sont jamais totalement fermés. En effet, l’ingénieur du son peut difficilement deviner lequel sera le prochain à intervenir. Tous les micros sont donc ouverts, mais légèrement atténués. C’est à l’ingénieur du son de suivre à l’image ce qui se passe et de monter ou baisser les micros tout au long d’une séquence.
Encore une fois, rien n’a été répété ce qui signifie que les micros n’ont pas été attribués à chaque personne. Ils n’étaient pas non plus préréglés en fonction de la voix et le volume sonore des invités. L’ingénieur du son devait donc, en se repérant avec les bagues de couleur placées autour des micros, régler rapidement les micros et en plus, suivre ce qui se passait, ce qui se racontait et ce pendant trois heures. Il était donc encore plus nécessaire de laisser tous les micros ouverts pour ne rien rater.
Et c’est ainsi que l’intrus a pu être entendu dès sa prise de parole.
En réécoutant la séquence vous remarquerez d’ailleurs que l’on l’entend dire plus faiblement Allo allo…
Bon réflexe de l’ingénieur du son qui, ne sachant pas qui parle, monte automatiquement le micro ! Pas de bol, cette personne n’était pas prévu au casting!
Mais pourquoi cette personne n’a-t-elle pas été coupée plus vite ?
Dans un film policier, on ne serait plus loin du moment où l’on va découvrir le nom du … coupable !
Et bien non, pas du tout, en fait. C’est même le moment d’une autre question, plus importante : Est-ce le rôle de l’ingénieur du son de décider de couper le micro ?
C’est lui qui en est capable techniquement mais est-il dans son rôle en coupant de son propre chef la parole, même à un intrus. (ou à une chanteuse qui chante faux, à un invité qui nous ennuie ou tient des propos stupides… )
Et bien probablement que non.
En effet, sur chaque tournage, il y a un diffuseur (chaine de télévision), un producteur et/ou un chef éditorial. Et ce sont alors à ces personnes et uniquement elles de décider de ce qui peut passer à l’antenne ou pas.
Un événement a lieu sur un plateau, devant une caméra. Il vous parait alors logique que le cadreur continue à filmer ce qui se passe car ce sera au réalisateur, avec le producteur, de décider rapidement si la séquence doit, peut être montrée ou évitée.
Et bien c’est exactement la même chose pour le son. Quelqu’un prend la parole, le technicien doit faire de son mieux pour qu’il soit entendu. Par contre, dès qu’un responsable artistique ou éditorial décide, en fait hurle, en régie qu’il faut couper le son, c’est sa responsabilité de l’exécuter au plus vite.
Avec ces deux intrusions en un week-end, il est fort possible que les chaines donnent cependant des consignes générales pour systématiser la coupure au son et à l’image de toute nouvelle intrusion lors de directs.
Il me paraissait donc important de vous expliquer ce qui s’était passé mais aussi de rappeler la répartition des rôles entre la technique et l’artistique & l’éditorial.
A chacun son métier et ses responsabilités.
Pour finir sur une note plus détendue (enfin fausse note serait plus juste!), je terminerai par un contre exemple assez ancien. A ses débuts à M6, lors des années fastes des concerts diffusés en direct le samedi soir sur M6, une chanteuse que l’on appellera Ophélie s’était mise à dos tous les ingés son. Les représailles ont alors étés sanglantes! Lors des ces concerts en direct, pendant qu’elle interprétait son titre, certains prenaient parfois l’initiative d’ouvrir (par erreur assurément) son micro. Pas très charitable… mais drôle?
source : mediaunautreregard.com