Anniversaire de France Télévision (avec un peu de retard)

Marc Autheman : Avec nous Hervé Bourges PDG de France 2 et de France 3 alors est-ce qu'il s'agit simplement d'un "relookage" comme on dit avec ce terme très joli ?

Hervé Bourges : Ah non il ne s'agit pas d'un simple relookage... On va pas simplement passer un chiffon sur la vitrine mais on va TOUT changer. Ca signifie simplement que le plan stratégique que nous avons adopté au mois de juillet 1991 au conseil d'administration de France 2 et de France 3 et bien aboutit à la deuxième étape. Après le redressement des chaînes, c'est le rapprochement. Et ce rapprochement se fait avec deux nouveaux sigles : France 2 et France 3 avec deux belles couleurs.

Elise Lucet : Alors vous parlez vous-même de rapprochement juste à l'instant on le sent bien dans tout ce nouvel habillage mais certains parlent déjà d'une fusion déguisée. Est-ce que vous n'allez pas plus loin que la loi ?

Hervé Bourges : Non pas du tout... Non seulement je ne vais pas plus loin que la loi mais je m'inscris dans le cadre de la loi ! La loi a crée une présidence commune... Je suis le PDG de France 2 et le PDG de France 3 et le PDG commun et mon rôle est d'essayer d'harmoniser les programmes, de permettre aux chaînes publiques de jouer une véritable synergie. Vous l'avez vu dans le domaine du sport avec les Jeux Olympiques de Barcelone, avec le Tour de France et bien d'autres manifestations. Mais il ne s'agit pas d'une fusion des chaînes. En AUCUN cas FR3 et Antenne 2... Les anciennes Antenne 2 et FR3 ces France 3 et France 2 aujourd'hui ne vont fusionner au sein d'une chaîne unique. Il y aura toujours deux chaînes et chacune affirmera son identité et sa différence.

Marc Autheman : Alors une autre question qu'on vous a beaucoup posé depuis ce matin c'est bien sûr LE COÛT de cette opération, on est dans une periode plutôt d'économie !

Hervé Bourges : On est dans une periode d'économie on a même eu un plan social strict qui est très difficile bien sûr et qui n'est pas terminé, nos chaînes publiques connaîssaient un grave déficit, le déficit était réduit en 91 et en 92 nous avons l'ambition d'aller à l'équilibre financier alors ça s'inscrit bien sûr dans ce cadre-là. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a -dans toutes les chaînes et dans toutes les sociétés- une ligne inscrite pour la communication. Cette ligne de la communication sert à ce que vous voyez et il se trouve que cet été, nous avons eu des ressources exceptionelles grace aux Jeux Olympiques. Des ressources publicitaires. Et ces ressources exceptionelles servent à un évènement exceptionel qu'est la naîssance de France 2 et de France 3 donc ça s'inscrit tout à fait, à la fois dans une logique et dans un cadre budgetaire.

Elise Lucet : Alors on va encore parler d'argent et d'avenir parce que le service public a besoin d'argent pour vivre et pour développer toutes ses nouvelles informations, toutes ses nouvelles émissions, le budget est en train de ce décider, le budget de l'état, j'imagine qu'en ce moment vous bataillez ferme pour tenter d'obtenir de l'argent pour le service public et les deux télévisions publiques.

Hervé Bourges : Oui bien sûr vous savez, nous sommes financés par deux sources. D'une part les finances publiques par le biais de la redevance et d'autre part la publicité. Pour FR3 il faut savoir que la chaîne fonctionne avec un budget qui provient aux 3/4 de la redevance et 1/4 seulement de la publicité. Alors il faut que de gros efforts soient faits : les Français PAYENT la redevance, je sais qu'ils n'ont pas très envie de voir cette redevance augmenter, je pense qu'avec les élections qui vont intervenir personne ne souhaîtera le leur demander. Faut quand même savoir qu'en Allemagne, 25% d'augmentation de la redevance et que si on veut avoir une chaîne de télévision de grande qualité, il faut en payer le prix. Quand à la publicité, tant que la chaîne France 3 affichera cette belle image et ses beaux programmes, nous n'aurons pas trop de difficultés à avoir.